Les bombes continuent à tuer au Liban

 

 

 

Dimanche 08 Octobre 2006, 16:43 GMT
Aljazeera (d'après dépêches d'agences)

Les bombes continuent à tuer au Liban

Des bombes et autres munitions qui n'ont pas explosé durant la guerre d'Israël contre le Hezbollah ont tué 21 civils libanais et blessé plus d'une centaine d'autres.

Des bombes non explosées, pour la plupart des BASM (bombes à sous-munitions), sont tombées dans des zones occupées par des civils a déclaré la Coordination des Affaires Humanitaire de l'ONU (OCHA) dimanche.

Cette organisation a annoncé avoir répertorié 608 zones où sont tombées des bombes à sous-munitions, « et nous en découvrons de nouvelles tous les jours ».

Le responsable humanitaire de l'ONU, Jan Egeland, avait déclaré, en août, qu'il était « complètement immoral (...) que 90 pour cent des lâchers de BASM aient été effectués dans les dernières 72 heures du conflit, alors qu'il devenait clair qu'une résolution de l'ONU allait déboucher sur un cessez-le-feu ».

La police libanaise, quant à elle, dénombre 21 tués, parmi lesquels 16 civils et 5 experts démineurs militaires, depuis la fin du conflit de 34 jours, qui a pris fin le 14 août.

Les bombes éparpillées

L'armée libanaise a déclaré qu'il « pourrait y avoir un million de bombes » non explosées éparpillées dans tout le Sud.

Le journal israélien Haaretz a écrit que l'armée israélienne avait tiré environ 1,2 millions de missiles sur le Liban pendant le conflit.

Les bombes à sous-munition utilisées par Israël contiennent des centaines de mini-bombes qui se dispersent sur une large zone. Celles qui n'explosent pas au moment de l'impact deviennent alors des mines anti-personnel dormantes.

Les munitions à fragmentation sont très controversées par de nombreuses ONG, justement parce que ces sous-munitions ne font aucune discrimination et causent des dommages énormes dans les populations civiles et ce, à très grande échelle.

Chris Clark, en charge du groupe d'action anti-mines au Sud Liban, avait dit le mois dernier que les cartes désignant les endroits de largage des bombes, transmises par Israël, étaient totalement inutiles pour organiser le déminage car elles dataient des années 1980.

Écoles bombardées

La rentrée des écoles libanaises a été repoussée à la mi-octobre du fait des réparations des bâtiments imposées par les récents bombardements israéliens sur le Liban, a déclaré Khaled Kabbani, Ministre de l'Éducation.

« Le gouvernement met tout en oeuvre pour que tous les enfants reprennent les cours le 16 octobre. »

Selon les estimations gouvernementales, environ 50 écoles ont été détruites et 300 endommagées par le conflit.

Le gouvernement estime que le coût des travaux atteindra 58 millions d'Euros.

L'Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats Arabes Unis, ainsi que l'Unicef, ont participé à la reconstruction et fourni livres et cartables aux enfants.

Traduction Claudine Luscher