Sous la menace des BASM

 

 

 

Non aux BASM !

LIBAN : un million de sous-munitions non explosées

menacent la population

Lyon, le 20 septembre 2006. D’après une déclaration d’un représentant des Nations unies hier à Genève, environ un million de sous-munitions non explosées menacent la population du Sud Liban, un mois après la fin de la guerre. 3 personnes en sont, en moyenne, quotidiennement victimes. L’ONU a dénoncé l’utilisation de bombes à sous-munitions (BASM) au Liban. En France, Handicap International appelle le gouvernement et les candidats à l’élection présidentielle à prendre officiellement position pour l’interdiction de ces armes, qui violent ouvertement l’esprit du droit international humanitaire.

D’après Chris Clark, responsable pour les Nations unies du Centre de coordination de l’action contre les mines au Sud Liban, plus de 2,8 millions de sous-munitions ont été dispersées sur le sud du Liban par l’artillerie israélienne, principalement dans les 72 dernières heures du conflit ; ces chiffres ne tiennent pas compte des sous-munitions dispersées par l’aviation. Les bombardements intensifs ont touché plus de 500 sites différents. Par ailleurs, près de 40% des sous-munitions n’auraient pas explosé à l’impact. Cela représente donc, selon Chris Clark, environ un million de sous-munitions non explosées qui joncheraient aujourd’hui le sol du Sud Liban. Cette concentration de sous-munitions est plus importante que celle constatée juste après les conflits en Irak, en Afghanistan et au Kosovo.

Disséminées au hasard de leur largage, les sous-munitions ont touché des zones civiles. Non explosées, elles polluent des zones agricoles, des zones d’habitation, des écoles, des infrastructures routières…, empêchant la reprise des activités économiques et faisant courir un risque mortel aux populations civiles. Depuis un mois, 92 civils ont ainsi été victimes des sous-munitions, dont 37 % avaient moins de 18 ans.

Le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires humanitaires, Jan Egeland, a jugé « choquante » et « complètement immorale » l'utilisation par Israël de bombes à sous-munitions (BASM) lors des derniers jours de son offensive au Liban. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a également dénoncé l'utilisation de BASM au Liban et a demandé à l'État hébreu de révéler les lieux de frappe.

Handicap International, membre fondateur de la Coalition contre les sous-munitions (CMC), est engagée depuis 2003 en faveur de l’interdiction des bombes à sous-munitions. Plus de 225 000 personnes en Europe ont signé la pétition contre les BASM. Aujourd’hui, l’association interpelle le gouvernement français et les candidats à la prochaine élection présidentielle sur la nécessité d‘interdire ces armes qui violent l’esprit du droit international humanitaire. Elle appelle ainsi la France à suivre l’exemple de la Belgique qui a interdit les BASM le 16 février dernier. Le 30 septembre prochain, les 12èmes Pyramides de chaussures seront érigées dans 39 villes de France pour dénoncer l’utilisation des BASM.

Les sous-munitions sont des mini-bombes regroupées par dizaines ou centaines dans des conteneurs. Dispersées au hasard de leur largage, elles frappent indistinctement cibles militaires et zones civiles. Un nombre élevé d’entre elles n’explosent pas à l’impact, se transformant, de fait, en mines antipersonnel.


Agence Les Aiguilleurs - Patrick CONNAN